Merci à Paul Guibal et à l’équipe de rédaction de Radio Intensité Châteaudun
Abandons en hausse, adoptions plus rares : le refuge SPA de Chartres affiche complet
C’est sans doute le contrecoups du confinement. Le refuge des Acacias de la SPA de Chartres (Eure-et-Loir), à Amilly, ne peut plus accepter de nouveaux animaux. Une situation « inédite », selon sa responsable, Sabine Métayer-Vivier. De plus en plus de chiens de type molosse sont abandonnés.
Par Paul Guibal
« Les gens les abandonnent aux portes du chenil. Récemment, un chien a été retrouvé attaché aux grilles. Le monsieur nous a dit qu’il l’avait trouvé. Mais peu de temps après, il l’a appelé par son prénom. On a très vite compris que c’était son chien. Il n’en voulait plus, donc il est parti. » La situation est critique au refuge des Acacias de la SPA de Chartres (Eure-et-Loir), situé à Amilly. Comme dans bon nombre d’autres centres de la région Centre-Val de Loire et même de France, la SPA fait face à une année « inédite », selon la présidente de l’association, Sabine Métayer-Vivier. Rien qu’en Eure-et-Loir, les abandons ont bondi de 20 % par rapport à l’année dernière.
« C’est une situation critique car il y a très peu d’adoptions, assure Sabine Métayer-Vivier. On a beaucoup de chiens de taille moyenne, de chiens âgés, principalement des mâles, et ce ne sont pas des chiens à la mode, constate-t-elle. La demande est plutôt aux petits chiens, surtout des femelles. » Chez les chiens, parmi les pensionnaires, on observe de plus en plus de molosses. Âgés de deux à trois ans, ils ont été achetés pendant la pandémie.
Un casse-tête pour Sabine. « On a de plus en plus de chiens de catégorie, staff, croisés staff, qui nécessitent des conditions particulières pour les adoptions. » Son refuge est plein à craquer. Les cinquante-six boxes du chenil sont tous occupés. Et la liste d’attente pour se débarrasser du meilleur ami de l’homme s’allonge. « On essaye de voir sur l’ensemble des régions environnantes si elles peuvent accueillir certains chiens, mais ce n’est pas possible. Tous les refuges sont dans la même situation. »
Pour couronner le tout, la passionnée, qui travaille avec sa mère, enregistre peu d’adoptions cet été : « Deux à trois par mois contre une quinzaine en temps normal ». Même combat pour les chats. Les saisies sont de plus en plus nombreuses… « On était sur une saisie récemment, où il y avait une quinzaine de chats adultes et une dizaine de chatons. Ça engorge la chatterie », souffle-t-elle. Le bâtiment est quasiment plein lui aussi. Soixante-dix pensionnaires attendent de trouver une famille. Entre deux caresses aux félins, Sabine Métayer-Vivier exhorte les futurs propriétaires à bien réfléchir avant d’acheter un animal.
Depuis juillet, un « certificat d’engagement et de connaissance », mis en place dans le cadre de la loi visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les hommes, doit obligatoirement être signé au moment de l’acquisition d’un animal de compagnie (ou d’un cheval).