Faire face aux abandons

Extrait de l'Echo Républicain du 31 Juillet 2020

Animaux

Le refuge SPA d’Amilly fait encore face à des dizaines d’abandons cet été

Michelle Métayer et les bénévoles du refuge s’occupent d’une quarantaine de chiens et de chats

Le refuge SPA Les Acacias d’Amilly fait face, cet été encore, à des dizaines d’abandons de chiens et de chats. Ces animaux attendent un nouveau foyer.

« Nous recueillons des animaux abandonnés tous les deux à trois jours, parfois plusieurs dans la même journée », déplore Michelle Métayer, présidente de la SPA d’Amilly.

Après un certain répit pendant le confinement, les chiens attachés au portail du refuge ou les chatons déposés dans des sacs à l’entrée sont aussi nombreux qu’avant.

Contrairement aux chiffres annoncés au niveau national, le refuge Les Acacias n’a quasiment pas eu de nouveaux abandons pendant le confinement.

Toutefois, comme l’explique la présidente : « Il n’y a pas eu d’abandons pendant le confinement mais pas de placements non plus ».

Comment a fonctionné la SPA pendant le confinement ?

Le refuge a dû fonctionner au ralenti en raison de sa fermeture forcée et de la diminution du nombre de bénévoles nécessaires pour respecter les règles de distanciation. De nombreuses mesures ont dû être mises en place pour limiter la propagation du virus : port du masque, gel hydroalcoolique et sens de circulation sont imposés aux bénévoles.

Quant aux visiteurs, ils ont dû attendre la fin du confinement pour revenir au refuge, uniquement sur rendez-vous.

Avec une capacité maximum de cinquante-six chiens et de cinquante chats, la SPA s’occupe actuellement d’une quarantaine de chiens en attente d’adoption, idem pour la quarantaine de félins.

Michelle Métayer précise tout de même : « Le confinement a au moins eu pour effet positif de nous laisser plus de temps auprès des animaux. Ils n’ont pas du tout souffert de cette période, car nous pouvions être plus à l’écoute »

Quelles sont les principales causes d’abandon ?

Comme les années précédentes, les causes d’abandon sont multiples, mais les départs en vacances ne sont plus le principal motif cet été. Les propriétaires se séparent principalement de leurs animaux en raison de complications familiales, à la suite de divorces, de départs en maison de retraite ou de décès.

En quarante ans, Michelle Métayer a été témoin des pires motifs d’abandon. Elle confie, affligée : « Je me souviens avoir reçu l’appel de personnes qui voulaient échanger leur gros chien contre un plus petit parce que l’animal ne rentrait pas dans leur camping-car. On essaye de bien rappeler que les animaux ne sont pas des objets échangeables au moindre caprice. »

Un élan de solidarité :

Durant ces mois difficiles, le refuge a tout de même pu compter sur la générosité des Euréliens : les dons alimentaires et financiers ont été plus nombreux qu’à l’accoutumée. « Nous avons dû annuler notre collecte du mois de mars et plusieurs autres actions », explique Michelle Métayer. « La solidarité des gens a permis de compenser une partie des frais avancés. »

Appel aux familles d’accueil pour les chatons :

La chatterie est, elle aussi, en difficulté, car les naissances sont nombreuses durant la saison estivale et les chatons demandent un temps considérable aux bénévoles. Certains doivent encore être biberonnés, d’autres n’ont pas atteint l’âge du sevrage affectif. Le refuge fait donc appel à des familles d’accueil pour s’occuper des petits jusqu’à ce qu’ils soient en âge d’être adoptés. La SPA prend en charge la nourriture et les frais vétérinaire.

Les chatons âgés de quelques semaines sont généralement pris en charge durant deux mois par les familles d’accueil afin de les sevrer. Les familles qui souhaitent s’occuper de chatons déjà sevrés se chargent uniquement de les sociabiliser : elles gardent le chaton pendant environ cinq semaines et il est ensuite proposé à l’adoption dès l’âge de trois mois. Ce dispositif permet aux refuges de ne pas être surchargés et évite l’apparition de nombreux troubles de stress et d’anxiété chez les jeunes félins. 

Qui peut devenir famille d’accueil et comment ?

Le dispositif s’adresse aux personnes qui habitent dans les environs de Chartres, véhiculées et capable de consacrer suffisamment d’attention aux chatons. Si la famille a déjà des chats chez elle, ceux-ci doivent être vaccinés avant d’accueillir le chaton. Il est demandé d’avoir des connaissances de base sur les chats et de venir remplir un questionnaire à la chatterie du refuge.

La SPA compte de nouveau autoriser les visites libres quand la situation sanitaire le permettra, mais la prise de rendez-vous et le port du masque restent obligatoires pour le moment.

Lyna Beroual
lyna.beroual@centrefrance.com